Bien que les gouvernements fédéral et provinciaux s’emploient activement à réduire les barrières réglementaires internes au commerce, l’immensité du territoire canadien — notamment l’éloignement entre les principaux centres de population — demeure une contrainte structurelle majeure. Dans une enquête de Statistique Canada sur le commerce interprovincial, les entreprises ont désigné les coûts de transport, la distance entre le point d’origine et celui de destination, ainsi que les délais entre la commande et la livraison comme les principaux obstacles au commerce intérieur.
Des investissements stratégiques dans les infrastructures routières et ferroviaires peuvent contribuer à atténuer ces contraintes, tout en améliorant l’accès aux ports de l’Est et de l’Ouest, par lesquels transitent les marchandises canadiennes à destination des marchés mondiaux.
Du côté canadien de la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent, environ la moitié de la population du pays vit dans le corridor Québec–Windsor. Cela contraste nettement avec le côté américain, où la population est plus dispersée et les villes de taille moyenne plus nombreuses en dehors des principaux centres urbains. L’infrastructure ferroviaire y est également plus dense que dans les provinces de Québec et d’Ontario.

L’absence de corridors ferroviaires multiples desservant les régions du Grand Toronto et du Grand Montréal exerce une pression importante sur une infrastructure limitée, partagée entre le transport de passagers et de marchandises. Avec peu de possibilités d’itinéraires alternatifs, une perturbation sur un seul tronçon peut entraîner l’arrêt d’une large portion du réseau. Bien que l’Ontario dispose de liens ferroviaires essentiels avec les provinces de l’Ouest, facilitant l’exportation de vrac vers des plateformes comme le port de Montréal ou les ports des Grands Lacs, la connectivité intrarégionale reste limitée.
Ces contraintes structurelles imposent aux entreprises canadiennes un environnement de coûts sur lequel elles ont peu de prise. Contrairement aux pays plus densément peuplés, où les chaînes d’approvisionnement profitent de distances plus courtes et d’une fréquence de service accrue, les entreprises canadiennes doivent absorber des coûts de transport par unité plus élevés. Cela nuit à leur compétitivité-prix, notamment pour les biens de moindre valeur, tant sur le marché intérieur qu’à l’international.
Des investissements ciblés dans les infrastructures — visant à renforcer les liaisons interprovinciales, accroître la redondance du réseau et améliorer la connectivité des régions éloignées — peuvent contribuer à libérer le potentiel inexploité du marché intérieur canadien. Un système de transport plus intégré et plus résilient permettrait non seulement de réduire les coûts, mais aussi d’élargir l’accès au marché pour les entreprises à travers le pays. Un Canada mieux connecté peut rivaliser plus efficacement à l’étranger, tout en se renforçant sur le plan intérieur.
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