Avec Aïchata Koné, Jeremy Schneider et Lucien Chaffa
Ces derniers mois ont ravivé des préoccupations de longue date concernant la dépendance commerciale alarmante du Canada à l'égard des États-Unis, et des appels renouvelés à développer les échanges avec d'autres pays. En fin de compte, il appartient à chaque entreprise d'identifier les opportunités commerciales sur de nouveaux marchés et de compenser les pertes potentielles des commandes américaines dues à la hausse des coûts ou à l'incertitude croissante. Toutefois, il convient de se demander pourquoi le commerce canadien à ce point axé sur les États-Unis.
La réponse réside dans la proximité et la compétitivité des prix des produits canadiens sur le marché nord-américain, qui s'alignent bien sur l'immense demande générée par la taille de l'économie américaine. La visualisation ci-dessous présente la rentabilité des échanges et le potentiel d'approvisionnement des principales exportations du Canada, afin de déterminer si les entreprises canadiennes peuvent trouver des marchés significativement plus importants et plus rentables en dehors des États-Unis.
Switching profitability compares the product-market-price triad (including transport costs) with Canada’s average export price and factors in how much cheaper it is for the importer to source from Canada instead of current suppliers. It is positive when both Canada and the importer benefit from switching. If switching results in a loss for either party, switching profitability is negative.
Sourcing potential measures a country’s global demand for a product, excluding what it already imports from Canada. It is expressed as a ratio comparing 1% of Canada’s exports to the U.S. with the other country’s total demand. If sourcing potential is 1%, fulfilling 1% of U.S. demand is equal to fulfilling 1% of the other market’s demand. Values below 1% mean the other market is larger than the U.S. and values above 1% mean it’s smaller. For example, a value of 10% means fulfilling 10% of the country’s demand equals just 1% of U.S. demand.
Pour le pétrole brut, nous constatons que la Chine et l'Inde offrent des opportunités rentables avec des tailles de marché supérieures à ce que le Canada exporte actuellement vers les États-Unis. La Corée du Sud, l'Allemagne et les Pays-Bas sont également des marchés rentables, bien que la demande y soit moins importante. Les moteurs d'avion et les véhicules de transport sont tout aussi prometteurs, certains marchés étant suffisamment importants pour répondre à la demande américaine. Toutefois, il est important de noter que cette analyse ne tient pas compte des différences de spécifications ou de qualité des produits, ce qui la rend plus pertinente pour des produits relativement homogènes. En outre, la rentabilité du marché peut varier en fonction de l'évolution des prix relatifs.
La visualisation illustre la difficulté pour le Canada de trouver des marchés à la fois rentables et suffisamment vastes, à un niveau agrégé. Bien qu’il existe quelques opportunités pour certains produits et marchés, il serait irréaliste de supposer que le Canada puisse reproduire un niveau de demande équivalent à celui des États-Unis pour ses principales exportations. Cela souligne la nécessité d’une stratégie de diversification réaliste, qui tienne compte des limites des marchés et mise sur la consolidation et la résilience là où de véritables opportunités existent.
Les indicateurs présentés dans cet article sont en cours d'élaboration dans notre lab, sur la base des recherches actuelles d'Adam Touré, de Martin Trépanier et de Thierry Warin.
Quelle meilleure façon de comprendre les concepts, qu'ils soient grands ou moins importants, qu'à travers la visualisation de données ? Dans cette série de blogs, nous explorons des thèmes d'actualité dans les domaines de l'économie et des transports, en nous appuyant sur les données du SLGL dataHub.