Faire bouger les exportations canadiennes vers l’UE

Quelle meilleure façon de comprendre les concepts, qu'ils soient grands ou moins importants, qu'à travers la visualisation de données ? Dans cette série de blogs, nous produisons des visuels pertinents en utilisant les données du SLGL dataHub pour fournir des commentaires sur des thèmes liés à l'économie et au transport. Suivez-nous pour explorer et aborder des questions d’intérêt.


Avec Lucien Chaffa

Alors que les entreprises canadiennes cherchent à maîtriser leur exposition aux droits de douane imposés par les États-Unis et à diversifier leurs échanges vers d'autres marchés, un facteur essentiel de toute réorientation importante des échanges est de veiller à ce que l'infrastructure de transport du Canada soit en mesure de gérer le volume accru de marchandises. En 2024, 75 % (434 milliards de dollars) des 568 milliards de dollars d'exportations du Canada étaient destinés aux États-Unis. Grâce à un réseau routier bien intégré, plus de la moitié de ces exportations en valeur ont été transportées par la route. Avec l'exportation de pétrole brut canadien vers les États-Unis, les pipelines ont représenté 25 % supplémentaires. Le reste des marchandises a été transporté par rail, par voie maritime et par voie aérienne.

L'expansion des entreprises sur les marchés autres que les États-Unis entraînera inévitablement une augmentation du trafic dans les ports et les aéroports canadiens. Les infrastructures routières et ferroviaires resteront essentielles pour acheminer les marchandises des sites de production vers ces ports. Les produits de base nécessitant des infrastructures et des navires spécialisés pour le transport à longue distance, des investissements importants seront nécessaires si la dynamique commerciale à long terme se modifie. Pour illustrer cela, nous examinons le commerce du Canada avec l'UE.

En 2024, les exportations vers les 27 États membres de l'UE s'élevaient à environ 25 milliards de dollars, soit un peu plus de 4 % des exportations totales du Canada. La visualisation ci-dessous présente la répartition modale de la valeur des exportations par produit. Alors que le volume serait un meilleur indicateur des contraintes de capacité du réseau de transport, l'agrégation de marchandises avec différentes unités de mesure ne permet pas de tirer des conclusions significatives à un niveau élevé.

Description des codes de marchandises HS2.

Lorsque les marchandises quittent pour la première fois les frontières du Canada pour être exportées vers l'UE, les navires transportent 60 % de la valeur totale des exportations, tandis qu'environ 39 % sont acheminés par voie aérienne. Le 1% restant est transporté par la route, le rail et d'autres modes. Il est intéressant de noter que cela met en évidence la dépendance relativement faible du Canada à l'égard des infrastructures logistiques de l'étranger pour les exportations vers l'UE.

Pour chaque mode, une poignée de marchandises domine les flux. Parmi les marchandises transportées par voie d'eau, les principaux groupes de marchandises comprennent les minerais métalliques (20 %), les combustibles minéraux et les hydrocarbures (16 %), les produits chimiques et les composés de métaux précieux et de terre (11 %), les céréales (6 %), les véhicules (4 %), les semences et les fruits (4 %), le nickel (3 %) et les machines (3 %). De même, pour les marchandises transportées par voie aérienne, les catégories les plus importantes sont les avions et les pièces détachées (24%), les machines (22%), les instruments optiques (9%), les pierres et métaux précieux (9%), les produits pharmaceutiques (9%) et les machines électriques (9%).

En conclusion, les schémas d'exportation du Canada vers l'UE mettent en évidence la prédominance des transports maritimes et aériens, un petit nombre de produits de base étant à l'origine des échanges dans chaque mode. Bien que l'infrastructure logistique du Canada soutienne actuellement ces flux avec une dépendance minimale à l'égard des réseaux extérieurs, tout changement à long terme de la dynamique commerciale nécessiterait des investissements stratégiques dans la capacité de transport afin de répondre à l'évolution de la demande.


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