Data Vizdom: Accords de libre-échange

Quelle meilleure façon de comprendre les concepts, qu'ils soient grands ou moins importants, qu'à travers la visualisation de données ? Dans cette série de blogs, nous sélectionnons des visuels pertinents pour commenter des événements, des théories académiques et des thèmes liés à l'économie et aux transports. Nous vous proposons d'explorer et d'aborder des idées intéressantes provenant du monde entier.

Au cours des dernières années, le commerce international a connu des moments tumultueux et, compte tenu de la montée du protectionnisme commercial, la poursuite de la croissance est incertaine. Cette semaine, Data Vizdom évalue l'état actuel des accords de libre-échange (ALE), des instruments conçus pour réduire les barrières commerciales telles que les droits de douane et les quotas pour tous les produits, à l'exception de certains, qui franchissent les frontières internationales entre les signataires.

Le taux de croissance du commerce international fluctue en fonction de facteurs tels que les prix, les taux d'intérêt et la demande. Toutefois, compte tenu des bouleversements géopolitiques et de l'inefficacité des institutions supranationales à relever les défis actuels, l'économie mondiale devra faire face à des changements structurels. La visualisation ci-dessous décompose le commerce international par produits de base entre les partenaires, en soulignant également l'importance relative de chaque relation commerciale pour une paire.

resourcetrade.earth – Chatham House (2024)

Depuis les années 1970, les pays signent des ALE afin d'améliorer l'accès à leurs marchés respectifs. Le nombre de ces accords s'est véritablement accéléré dans les années 1990 avec la chute de l'Union soviétique et s'est poursuivi dans les années 2000, avec une moyenne de 13 accords conclus chaque année. Dernièrement, les nouveaux accords ont été peu nombreux, avec seulement deux accords conclus depuis le début de l'année.

Rumours of the trade deal’s death are greatly exaggerated - The Economist (13 Juin 2024)

L'une des raisons possibles de ce ralentissement pourrait être le manque de partenaires potentiels avec lesquels les pays souhaiteraient établir des conditions commerciales favorables. Si l'on examine les pays signataires de ces accords, l'UE arrive en tête avec 50 accords actuellement en vigueur, dont près de la moitié ont été signés depuis 2010. La Chine et les États-Unis, de manière surprenante, ont beaucoup moins d'accords, et environ 75 % des accords des États-Unis ont été conclus avant 2010.

Le Boston Consulting Group a réalisé une analyse intéressante pour comprendre les différentes motivations des pays qui négocient des ALE et pour évaluer la qualité des accords signés. En analysant les ALE conclus entre 100 grandes économies et blocs commerciaux, le Boston Consulting Group a mis au point un outil, le Trade Engagement Index (TEI), qui permet de comparer les économies en fonction de l'utilisation, de la profondeur et de la force relative de leurs accords commerciaux. La visualisation ci-dessous permet de comparer les différentes économies entre elles.

Which Economies Benefit the Most from Free Trade Agreements? – Boston Consulting Group (26 Février 2024)

BCG classe les économies en fonction de leur score et les catégorisent comme le montre la visualisation ci-dessous. Les pays ayant le plus grand nombre d'ALE sont appelés les "piliers du libre-échange". Il s'agit généralement d'économies plus petites qui dépendent fortement du commerce. À l'opposé, les "Independent Movers" sont des pays qui ont moins recours aux ALE, soit pour protéger leurs industries nationales, soit pour d'autres raisons stratégiques. La Chine, par exemple, utilise sa taille et ses coûts compétitifs pour accéder aux marchés.

En conclusion, alors que la négociation des ALE devient de plus en plus longue et complexe, les accords à plus petite échelle portant sur les barrières non tarifaires gagnent en popularité. Ces accords ciblés peuvent être conclus plus rapidement et offrent souvent des avantages commerciaux qui, dans certains cas, dépassent ceux des ALE. Malgré cela, les ALE continuent d'être négociés car les pays cherchent à résoudre des problèmes commerciaux plus vastes et à s'assurer des avantages économiques à long terme.

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