Ce que le trafic ferroviaire nous apprend sur les chaînes d'approvisionnement

Ce que le trafic ferroviaire nous apprend sur les chaînes d'approvisionnement Les chemins de fer sont un élément essentiel de la logistique canadienne, offrant un moyen fiable et rentable de transporter des marchandises sur de grandes distances. En 2024, le système ferroviaire a soutenu des échanges de marchandises d'une valeur de 1,55 billion de dollars, avec une augmentation de 0,9 % du trafic sur l'ensemble du réseau. Cette croissance a été tempérée par des grèves chez les deux principaux transporteurs ferroviaires et dans les ports de Montréal et de Vancouver. L'instabilité économique et géopolitique générale a également joué un rôle, en affectant le rythme des échanges.

Les économies étant étroitement liées par des chaînes de valeur mondiales, les perturbations peuvent se propager et se répercuter au-delà des frontières et des industries. Les négociations tarifaires en cours avec les États-Unis ont renforcé l'incertitude pour les entreprises des deux côtés de la frontière. Pour ceux qui tentent d'interpréter les signaux, même les données commerciales mensuelles, généralement publiées avec un décalage de cinq semaines, masquent la complexité des chaînes d'approvisionnement et deviennent rapidement obsolètes en tant qu'indicateur de l'activité commerciale.

Le graphique interactif ci-dessous donne un aperçu en temps quasi réel de la moyenne hebdomadaire des wagons chargés au Canada. Bien qu'il ne contienne pas le poids des chargements ni les détails de l'origine et de la destination, il révèle quelles marchandises sont transportées et quels sont les transporteurs qui les acheminent. Comparée aux statistiques commerciales traditionnelles, cette perspective offre un aperçu fourni en temps utile des évolutions des flux de marchandises et de l’activité logistique.

Les données relatives au trafic sur l'ensemble du réseau révèlent un ralentissement dû aux grèves et à l'incertitude économique au cours du second semestre 2024. La part par transporteur est restée constamment entre 65 et 70% pour le CN depuis 2024, ce qui montre une cannibalisation de la part de CPKC. En termes de trafic absolu, les chiffres étaient très élevés au début de l'année 2025, les entreprises ayant accumulé des commandes en raison des tarifs. Les semaines plus récentes montrent une forte baisse, bien que le volume reste légèrement supérieur à celui de l’année précédente.

En ce qui concerne les marchandises transportées, le trafic conteneurisé est de loin le plus important en termes de nombre de wagons, suivi par les wagons transportant des produits chimiques et des plastiques, et les céréales provenant de l’Ouest. Le trafic conteneurisé est supérieur à 50 % depuis le début de l'année 2025, soit une proportion hebdomadaire plus élevée qu'en 2024. À part les céréales de l'Ouest et les produits agricoles et alimentaires, les autres marchandises sont restées relativement constantes en proportion depuis avril 2023.

Les données par province montrent les fluctuations régionales du trafic, des parts des transporteurs et des marchandises transportées. Le récent ralentissement a été le plus prononcé en Saskatchewan, suivi du Québec et de l'Ontario. Bien que la baisse soit moins importante en Alberta et en Colombie-Britannique, elle représente tout de même un plus grand nombre de wagons qu'en Saskatchewan ou au Québec.

Alors que les flux commerciaux restent instables, suivre ce qui circule sur le rail constitue un indicateur précieux en amont. Avec l’évolution des types de marchandises et les différences régionales, les données du transport ferroviaire offrent un aperçu en temps réel de l’adaptation des chaînes d’approvisionnement du Canada.


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