Data Vizdom: Décortiquer les exportations provinciales

Quelle meilleure façon de comprendre les concepts, qu'ils soient grands ou moins importants, qu'à travers la visualisation de données ? Dans cette série de blogs, nous produisons des visuels pertinents en utilisant les données du SLGL dataHub pour fournir des commentaires sur des thèmes liés à l'économie et au transport. Suivez-nous pour explorer et aborder des questions d’intérêt.


Avec Lucien Chaffa

Le commerce international est une composante importante de l'économie du Québec et de l'Ontario. Les industries s'approvisionnent en intrants, ajoutent de la valeur et exportent des extrants grâce à leur participation aux chaînes d'approvisionnement mondiales. En 2024, les entreprises du Québec ont exporté des biens d'une valeur de 121,2 milliards de dollars, tandis que celles de l'Ontario ont exporté pour 252,3 milliards de dollars. Cela représente environ 20 % du PIB provincial du Québec et 21,5 % de celui de l'Ontario, bien que les chiffres des exportations puissent être gonflés en raison de l'inclusion des importations incorporées dans la production des marchandises exportées.

La dépendance à l'égard du commerce international varie d'une industrie à l'autre en raison d'une série de facteurs, notamment le niveau d'intégration au sein des chaînes d'approvisionnement mondiales. Par exemple, la construction automobile dans le sud de l'Ontario dépend fortement des intrants provenant de Detroit, de l'autre côté de la frontière ; en fait, les intrants peuvent traverser la frontière plusieurs fois avant l'assemblage final. La dépendance augmente également lorsque les acheteurs d'un produit sont fortement concentrés sur un seul marché. Sur les 11,6 milliards de dollars d'exportations d'aluminium du Québec, environ 93 % sont allés aux États-Unis.

La visualisation ci-dessous montre la diversification des exportations d'une province entre les marchés et l'importance relative des différents produits de base. La diversification des marchés est mesurée à l'aide de l'indice de Herfindahl-Hirschman (IHH), où une valeur de 1 indique que toutes les exportations sont destinées à un seul marché, tandis qu'une valeur de 0 signifie que les exportations sont uniformément réparties sur plusieurs marchés. L'importance relative d'un produit est mesurée par sa part dans les exportations totales de la province. Étant donné que 30 groupes de produits seulement représentent plus de 90 % des exportations internationales du Québec et de l'Ontario, seuls ces groupes sont inclus.

D'emblée, on constate que les véhicules et leurs composants, les pierres et métaux précieux et les machines représentent ensemble 50 % des exportations de l'Ontario. Parmi ces produits, seuls les pierres et métaux précieux ont un marché diversifié, tandis que les deux autres dépendent fortement d'une seule destination d'exportation. Sur les 64,1 milliards de dollars d'exportations de véhicules et de pièces détachées, plus de 93 % sont allés aux États-Unis et 2,4 % au Mexique.

En revanche, les trois principaux produits d'exportation du Québec - avions et composants, machines et aluminium - représentent ensemble moins de 32 % des exportations totales, ce qui indique une plus grande diversification entre les groupes de produits. Cependant, seules les exportations de produits aéronautiques et de leurs pièces sont bien diversifiées entre les marchés. Comme indiqué précédemment, plus de 93 % des exportations d'aluminium sont destinées aux États-Unis, ce qui se traduit par un IHH élevé de 0,9.

Enfin, le quadrant inférieur gauche de la visualisation révèle que, parmi les 30 principales exportations de chaque province, le Québec compte un plus grand nombre de groupes de produits dont le marché est diversifié.

En conclusion, les schémas d'exportation du Québec et de l'Ontario mettent en évidence les différents degrés de diversification des marchés et de dépendance à l'égard des produits de base dans les provinces. Alors que les principaux produits d'exportation de l'Ontario sont concentrés sur quelques marchés, les exportations du Québec sont plus diversifiées, tant au niveau des marchés que des groupes de produits. Il est essentiel de comprendre cette dynamique pour identifier les risques et les opportunités dans les chaînes d'approvisionnement transfrontalières.


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